Le prince William évoque « l’année la plus difficile » de sa vie, la maladie de Kate Middleton, le cancer de Charles III et le divorce de ses parents

Dans un entretien à cœur ouvert, le futur roi se confie sur tout : du divorce de Charles et Diana à son rôle de père de trois enfants auprès de Catherine, en passant par l’épreuve du cancer qui a frappé son épouse et son père en 2024.
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Prince WilliamChris Jackson/Getty Images

Le Prince William parle aujourd’hui librement de 2024, « l’année la plus difficile » de sa vie, lorsqu’à la fois son épouse, Kate Middleton, et son père, le roi Charles III, ont tous les deux appris qu’ils étaient atteints d’un cancer. C’est en toute simplicité, autour d’une pinte dans un pub de Windsor, que le prince William a choisi de se livrer, face à Eugene Levy, devant les caméras de l’émission The Reluctant Traveler (Apple TV+).

« On pense que ça n’arrive qu’aux autres, admet le prince. Quand on réalise soudain qu’on peut tirer le tapis sous vos pieds à tout moment… On se dit : “Non, ça n’arrivera pas, tout ira bien.” Parce que tout le monde a un instinct d’optimisme, on veut rester positif. Mais quand ça vous tombe dessus, oui, ça vous entraîne dans des endroits qui ne sont pas très beaux à voir. »

Prince William et Eugene Levy dans lmission The Reluctant Traveler sur Apple TV

Prince William et Eugene Levy dans l’émission The Reluctant Traveler sur Apple TV+

Ian Gavan/Apple TV +.

Pour autant, William refuse de céder au désespoir, il dit rester optimiste, et surtout plus fier que jamais de sa famille : « La vie nous met à l’épreuve, et elle ne nous ménage pas. Mais c’est dans la façon de surmonter ces épreuves que se construit ce que nous sommes. Je suis tellement fier de ma femme et de mon père, de la manière dont ils ont affronté l’année dernière. Mes enfants aussi ont géré les turbulences avec beaucoup d’intelligence. »

Aux côtés de Kate, le prince élève trois enfants : George, 12 ans, Charlotte, 10 ans, et Louis, 7 ans. Le couple a tout fait pour les rassurer après l’annonce du cancer de leur mère. « On essaie de leur donner la sécurité et la stabilité dont ils ont besoin. On est une famille très ouverte, il n’y a pas de sujets tabous, on parle de ce qui nous inquiète, de ce qui nous trouble. Mais on ne mesure jamais totalement les effets secondaires que cela peut avoir. Alors, l’essentiel, c’est d’être là les uns pour les autres et de tenter de rassurer les enfants, de leur dire que tout ira bien. »

Le prince William et la princesse Kate arrivent au château de Windsor pour assister à un banquet dÉtat le 17 septembre...

Le prince William et la princesse Kate arrivent au château de Windsor pour assister à un banquet d’État, le 17 septembre 2025, à l’occasion de la deuxième visite officielle du président américain Donald Trump.

PHIL NOBLE/Getty Images

En septembre 2024, Catherine a annoncé avoir terminé sa chimiothérapie. En janvier 2025, elle a déclaré être en rémission. « Les choses vont bien, tout progresse dans la bonne direction. Mais je dirais que 2024 a été l’année la plus difficile que j’aie jamais vécue, confesse William. Il fallait protéger les enfants, Catherine, mon père qui demandait aussi une certaine protection… même s’il est assez âgé pour s’en occuper lui-même. Mais il était essentiel que ma famille se sente en sécurité, qu’elle ait l’espace pour assimiler tout ce qui s’était passé l’année dernière. Et concilier cela avec mes devoirs royaux, ce n’était pas simple. Mais nous faisons tous face à des défis, et il faut avancer. »

L’entretien balaie un large spectre thématique : de l’équilibre entre ses obligations publiques et sa vie privée, en passant par l’omniprésence des médias ou sa vision de l’éducation. « J’aime mon travail, mais il y a des aspects plus difficiles que d’autres, comme les rumeurs, la surveillance, le regard constant des médias. Il faut éviter que cela ne prenne le dessus, qu’on perde son espace, son intimité. »

Eugene Levy et le Prince William face à la camra de The Reluctant Traveler.

Eugene Levy et le Prince William face à la caméra de The Reluctant Traveler.

Ian Gavan/Apple TV +.

Soucieux d’être un père présent, William révèle organiser ses journées autour de l’emploi du temps scolaire. « J’essaie de coller au rythme de l’école. La plupart des jours, je fais les allers-retours pour déposer ou chercher les enfants. Trouver l’équilibre entre travail et vie de famille est crucial. Parce que pour moi, la famille est la chose la plus importante. Et si on ne commence pas par offrir aux enfants un foyer heureux, stable et sain, on leur prépare un avenir difficile. Il s’agit donc de veiller à prendre soin de nos familles, de nos enfants, de la manière la plus juste et la plus bénéfique pour leur avenir. »

En évoquant sa propre enfance, William confesse combien il a souffert de l’obsession médiatique entourant Charles et Diana. « Si vous n’y prenez pas garde, vous laissez les gens entrer tellement loin dans votre vie qu’ils finissent par tout démonter. J’ai vu ça avec mes parents. La presse était insatiable. Plus encore qu’aujourd’hui. Ils voulaient tout, absolument tout, jusqu’au moindre détail. Si on laisse ça s’installer, les dégâts sur une vie de famille sont immenses. Et ça, j’ai juré que ça n’arriverait jamais à la mienne. C’est pourquoi je trace une ligne très nette sur l’endroit où, selon moi, ça doit s’arrêter. Tous ceux qui la franchissent auront affaire à moi.»

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Le prince Louis de Galles, le prince William, prince de Galles, le prince George de Galles, Catherine, princesse de Galles, et la princesse Charlotte de Galles sur le balcon de Buckingham Palace lors de la parade du Trooping the Colour 2025, le 14 juin 2025, à Londres.

Karwai Tang

Lui-même fils d’un divorce retentissant, le prince est déterminé à ne pas tomber dans les mêmes pièges que Charles et Diana : « Mes parents se sont séparés quand j’avais 14 ans. On en tire des leçons, et on essaie de ne pas répéter leurs erreurs. Je crois qu’on essaie tous d’en faire autant, je veux simplement le meilleur pour mes enfants. Mais je sais aussi que le drame et le stress qu’on vit enfant nous marquent profondément pour plus tard. »

Malgré le poids du passé, William se dit tourné vers l’avenir et résolument optimiste, pour lui « seul compte l’avenir ». Il sourit en évoquant ses enfants, qui « passent leur temps à se chamailler », et raconte des détails de leur vie familiale : les dîners pris ensemble, l’interdiction stricte des téléphones portables pour les petits, les passions sportives et artistiques de George, qui joue au foot et au hockey, Charlotte, adepte du netball et de la danse classique, et Louis, « obsédé par le trampoline ». Il insiste sur l’importance de la vie en plein air, et confie que ses enfants « essaient d’apprendre à jouer de divers instruments de musique ».

Le Prince William et Eugene Levy dans lmission The Reluctant Traveler.

Le Prince William et Eugene Levy dans l’émission The Reluctant Traveler.

Ian Gavan/Apple TV +.

Son avenir de roi, William affirme toutefois ne pas y penser chaque matin : « Pour moi, être authentique, être sincère, voilà ce qui m’anime. » Ce qui ne l’empêche nullement d’être conscient de sa mission : adapter au mieux aux enjeux du futur l’institution qu’est la monarchie. « Je prends mes rôles et mes responsabilités très au sérieux. »

Il concède toutefois que les inquiétudes familiales liées à son destin royal peuvent parfois le bousculer. « Vous savez, l’anxiété ou le stress concernant le côté familial, ça me touche évidemment beaucoup. Mais en ce qui concerne, disons, le travail et les responsabilités en tant que tels, je ne me sens pas vraiment dépassé par ça. »

Lorsque Levy l’interroge sur le destin de George, appelé un jour à régner, le prince de Galles confie : « Il y a beaucoup de choses à prendre en compte. Je veux créer un monde dont mon fils sera fier, un rôle qui améliore la vie des gens. Mais je ne veux surtout pas que nous retombions dans certaines pratiques du passé, celles qu’Harry et moi avons connues en grandissant. Je ferai tout pour éviter une telle régression. »

Le prince Charles et la princesse Diana chez eux au palais de Kensington à Londres avec leurs fils le prince William et...

Le prince Charles et la princesse Diana chez eux au palais de Kensington, à Londres, avec leurs fils le prince William et le prince Harry (à gauche), en décembre 1986.

Tim Graham/Getty Images

Le changement, il insiste, figure à son programme : « Un changement pour le bien. Pas un bouleversement radical… mais un changement nécessaire. »

William revient aussi sur son lien avec ses grands-parents, Elizabeth II et le prince Philip et se souvient qu’il allait régulièrement prendre le thé avec la reine, et ses courses dans les couloirs du château quand il était garçonnet : « Ma grand-mère et mon grand-père me manquent… J’avais une belle relation avec eux. Mes grands-parents appartenaient à une autre génération. Quand nous étions plus jeunes, c’était plus compliqué d’avoir une relation très proche, tout était assez formel. Mais quand ils ont pris de l’âge, et moi aussi, cette relation est devenue beaucoup plus chaleureuse. Et je crois sincèrement que c’est dans leurs quatre-vingts ans que j’ai passé les meilleurs moments avec eux, lorsqu’ils étaient un peu plus détendus. Mon grand-père était incroyablement drôle, parfois sans le vouloir, parfois par accident. Nous avons beaucoup ri ensemble. Et ma grand-mère, en réalité, avait elle aussi un grand sens de l’humour. »

Le Prince William et Eugene Levy dans lmission The Reluctant Traveler.

Le Prince William et Eugene Levy dans l’émission The Reluctant Traveler.

Ian Gavan/Apple TV +.

L’émission montre aussi le prince sillonnant Windsor en trottinette électrique ou promenant Orla le cocker de la famille aux côtés d’Eugene Levy (le créateur de la sitcom Bienvenue à Schitt’s Creek, sur Netflix, qualifie l’expérience de « surréaliste »), qu’il a lui-même invité à découvrir le château. William révèle au passage avoir été fan du film American Pie (1999), qui a lancé la carrière de Levy.

« Le prince William a été un hôte d’une grâce exceptionnelle, raconte l’acteur. J’ai été impressionné par la facilité avec laquelle il m’a mis à l’aise. Un jeune homme intelligent, plein d’humour. Et dire que je viens de rayer son nom de ma liste des choses à faire dans ma vie ! »

Initialement publié par Vanity Fair US